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05.03.2016
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28 - Au pas du dromadaire

28 - Au pas du dromadaire

Publié le 09/08/2018 à 22:34 par entredeuxpages
28 - Au pas du dromadaire

 

Anna l’observait sans pouvoir cette fois exprimer quoique ce soit.

 

Marc paraissait attendre sa prochaine question, mais trop surprise par ce qu'elle venait d'entendre, elle ne savait plus quoi dire.

 

Elle n'avait jamais imaginé qu'il ait eu des enfants. Non pas que cela lui soit paru peu probable, mais tout simplement parce qu'elle n'y avait jamais songé avant cet instant.

 

Sa femme qu'était-elle devenue ? et plus surprenant encore, cette théorie du bonheur par la compréhension de la vie. Que voulait-il dire par là ?

 

Voyant son embarras Marc lui demande.

 

« Tu as l'air surprise ?

 

- Je ne t'imaginais pas père de deux enfants. En fait je ne me suis jamais posé la question de savoir si tu l'étais, et il y a aussi que… je suis intriguée de te voir seul.

 

- Hum… Je comprends. Mais tu sais que nous ne sommes pas là pour parler de moi. Par ailleurs il est tard, je suggère que nous allions nous coucher. Nous pourrons reprendre cette conversation demain. Si tu n'avais pas eu à rejoindre ton amie, je t'aurai proposé de poursuivre demain matin. »

 

Anna était partagée entre la frustration de cette soudaine fin de soirée que Marc décrétait brusquement, et son désir d'être déjà au lendemain afin de poursuivre cette curieuse et intéressante discussion.

 

« Sérieux ?

 

- Bien entendu. »

 

Anna regarde sa montre et s'étonne qu'il soit déjà deux heures trente. Le temps avait filé sans se faire remarquer.

 

Sam toujours allongé à côté de la cheminée, la tête sur les pattes, sa paupière droite relevée, l'observe se diriger vers le vestibule paraissant deviner ses intentions.

 

Anna sort son téléphone de la poche de son blouson, et sous l’œil curieux du chien et de son maître, elle pianote rapidement du pousse sur le clavier virtuel de son Samsung.

 

« Ça y,est ! J'ai prévenue ma copine que demain je ne l'accompagnerai pas dans son footing. Nous pourrons poursuivre.

 

- Bigre ! Tu n'as pas traîné pour te décider ! Ne va t-elle pas être déçue ?

 

- Bien sûr que non elle me connaît. Je ne suis pas inquiète.

 

- Fausses-tu souvent compagnie à tes amies, de la sorte ? »

 

 

 

Anna est surprise par sa question. Elle s'en veut de lui avoir donné cette fausse image d’elle, elle regrette presque sa décision.

 

« En vérité, et moi aussi je suis sincère, c'est la première fois. J'ai agi ainsi car j'ai l'impression que si je ne vais pas au bout du sujet de notre conversation, l'occasion de l'aborder ne se présentera peut-être plus. »

 

Elle ne lui dit pas tout à fait la vérité, ce qu'elle craint c'est que ne se présente plus d'autres occasions où ils seront ainsi, seuls tous les deux.

 

Marc se lève, la conduit à l'étage et lui montre la chambre dans laquelle elle dormira. Il lui ramène une serviette de bain, lui désigne la douche au bout du couloir, et lui tend une large chemise blanche.

 

« Tu peux dormir avec, je n’en ai pas besoin ce soir. Demain ne te presse pas pour te lever. Si tu veux nous poursuivrons notre conversation au cours d'une ballade pique-nique.

 

- Super ! J'ai déjà hâte d’être à demain.

 

- Bonne nuit ! A demain alors.

 

- Bonne nuit et merci.

 

- Merci de quoi ?

 

- Je ne sais pas. J'ai l'impression de vivre un moment hors du temps. J'en ai perdu à la fois la notion et mes inquiétudes. Je ne comprends pas pourquoi, mais ça me plaît. A demain Marc. »

 

Elle lui pose une bise sur chaque joue et s'en va à la salle de bain.

 

 

 

Un peu plus tard alors que dans la maison tout est devenu calme, Anna étendue sur son lit ne parvient pas à s'endormir immédiatement.

 

Bien que la fenêtre de la chambre soit obstruée par des volets et un épais rideau, cette nuit sans nuage la pleine lune éclaire la chambre.

 

Dans le bois derrière la maison le cri d'un hibou trouble le silence de la nuit. Un silence qui contraste avec l'ambiance des nuits urbaines constate Anna.

 

Dans l'étrange atmosphère que son imagination confère à la pièce, elle ressasse les mots et les regards que Marc posait sur elle.

 

Cette journée lui paraît totalement folle : se retrouver ce soir à dormir chez cet homme qu'elle connaît à peine finalement.

 

Le souffle un peu court elle l'imagine et l'espère s'approchant de sa chambre discrètement, hésitant à entrer. La poignée de la porte tournerait et il viendrait s'allonger à ses côtés alors qu'elle ferait semblant de dormir. Le contact de ses lèvres chaudes brûlerait la peau de son cou.

 

Mais la porte ne s'ouvre pas.

 

La chemise qu'il lui a prêté et qu'elle porte avec un plaisir certain, produit au contact de sa peau une étrange douceur.

 

Les sens d'Anna s'échauffent doucement, sous les draps. Les cuisses ouvertes elle laisse sa main envahir les douces lèvres déjà inondées. Sa caresse se termine par un cri qu'elle parvient à étouffer. Finalement le sommeil plonge et fini par l'emporter.

 

 

 

Marc s'était levé de bonne heure. Après sa matinale séance de Tai Ji Quan, il avait préparé un frugal petit déjeuner.

 

Anna déjà réveillée elle aussi et en pleine forme, heureuse de passer encore cette matinée avec lui, l'avait aperçu par la fenêtre du couloir sur son trajet jusqu’aux toilettes.

 

L'observant quelques minutes faire sa suite de mouvements dans un singulier ballet qui paraissait se dérouler au ralenti, une étrange sensation, la même que la veille au soir, l'avait saisie en le voyant se mouvoir sous l'immense chêne avec la Loire pour décor.

 

Il paraissait être hors du temps.

 

Pour avoir vu quelques reportages sur la Chine, et informée par les quelques explications que Marc lui avait données au sujet de cette discipline, elle savait ce qu'il faisait, mais elle comprenait mal le sens et l’utilité de ses gestes répétés.

 

Parfois il ressemblait à un oiseau, d'autres fois à un combattant.

 

C'était beau à regarder.

 

Ils avaient rapidement pris le petit déjeuner après que Marc lui ai proposé une ballade en bord de Loire au cours de laquelle ils mangeraient un rapide repas tiré du sac.

 

Il ne doutait pas qu'elle accepte cette proposition, « nous pourrons poursuivre notre discussion en marchant » lui avait-il dit. Sa seule inquiétude était pour les bottines qu'elle portait, peu appropriées à la marche. Mais Anna prévoyante en amatrice de footing, avait toujours une paire de baskets dans le coffre de sa voiture.

 

Avant sa séance de Tai Ji Quan, Marc avait préparé un sac à dos dans lequel il avait mis quelques sandwichs et la boisson.

 

 

 

Sam les accompagnait. Il trottinait sans jamais dépasser son maître. Il lui arrivait de s'attarder sur une odeur qui lui était inconnue, mais il les rejoignait rapidement, et plus encore, accourait lorsqu'un appel de Marc le lui ordonnait.

 

Une à deux fois par semaine Marc s'imposait de marcher le long du fleuve. Ce rituel était pour lui une manière simple de communier avec la beauté d'une nature qui avait toujours parlé à son coeur. Il avait souhaité partager cette communion avec son invitée.

 

Anna adepte des activités en extérieur, était ravie de se trouver là, dehors, dans la fraîcheur matinale à arpenter le bord de Loire sous un ciel sans nuage.

 

L'air était vivifiant, une légère brume couvrait la surface de l'eau que des oiseaux fendaient de leur envol ou d’un un plongeon.

 

 

 

Depuis déjà deux heures qu'ils marchaient, elle n'avait fait qu'écouter et regarder ce qui se passait autour d'eux. Ils avaient depuis longtemps dépassé le parcours habituellement suivi par les joggers et les vététistes, pourtant ils avançaient au pas du dromadaire.

 

Anna avait été surprise par cette expression. Elle ne l'avait pas immédiatement comprise la première fois que Marc l'avait employée. Il lui avait précisé :

 

« Au sens propre, marcher au pas du dromadaire est un état que l'on prend lorsque dans le silence du désert on avance au côté de cet animal, et non sur son dos.

 

Si tu ne fais pas attention, à ta marche dans le sable, tu t'épuises rapidement, et sous ces chaleurs désertiques cela ne pardonne pas. Si tu est ouvert, réceptif, le dromadaire te guide par sa manière de faire.

 

A chacun de ses pas le sol de sable se dérobe un peu sous son sabot. La marche de cet l'animal qui avance puissamment mais d'une façon prudente, rythmée, presque majestueuse de son regard fixant l'horizon autour de lui, au contraire de précipitation, prend un aspect de lenteur.

 

Lorsque j'emploie cette expression, dans sons sens figuré, elle signifie qu'il faut savoir prendre le temps de s’imprégner, de ressentir l'environnement que l'on traverse. C'est très important. »

 

 

 

Le désert. Voilà un lieu dans lequel elle ne l'avait pas imaginé, mais qui à la réflexion lui allait bien. Qu'allait-il faire dans le désert ?

 

Anna réprime les questions qui lui traversent la tête, elle s'en veut d'être toujours poussée par la curiosité. Elle se demande si c'est un typique défaut de femme.

 

Elle se contente juste de lui dire :

 

« Toi et le désert ? Pourquoi est-ce si important de s'imprégner ?

 

- S'imprégner, ressentir la vie autour de soi, permet de percevoir sa propre vie, de connaître son âme, d'être en communion avec l'univers. Dans cet état, ta vie prend une toute autre dimension, loin et au-dessus des tracas que la plupart des gens connaissent dans nos sociétés modernes. Sur le chemin d'une vie en couple, savoir s’imprégner est un point essentiel, surtout si l'on souhaite que dure cette union.  Pour le désert je te raconterai peut-être une autre fois.»

 

 

 

Après cette explication et en suivant le rythme de Marc : marche entrecoupée de courtes haltes pour observer ici une plante, la un animal ou telles traces, Anna se sentait bizarrement détachée. Détachée de quoi ? elle ne parvenait pas à le définir.

 

A suivre.

 

.